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  • Photo du rédacteurGeoffrey Rivière

Le Chemin du Bonheur du Dr. Pauchet

Dernière mise à jour : 14 janv. 2023

Ma voisine de 84 ans m’a donné sa bibliothèque et laissé à peu près 150 livres l’année dernière.


Des méfaits du sucre, à la gloire de la Grèce antique en passant par les fidèles de Jésus, j’ai de quoi tenir au moins 5 ans sans avoir à acheter un livre.


Ça tombe bien, je m’impose en alternance de lire un livre sur le corps humain, un livre sur l’économie, un livre sur le spirituel, un livre sur la philosophie, un livre de divertissement et un livre sur le côté social.


Je suis tombé récemment sur un livre qui se nomme « Le chemin du bonheur ».

J’en ai lu des ouvrages sur le développement personnel et je m’attendais alors à en trouver un autre livre d’acceptation de soi du genre de « lâcher prise » ou bien « tout est possible dans la vie ».


Mais voilà, j’ai pris une mini claque de surprise. En effet, un proverbe réunionnais dit que c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleurs repas. Et force est de constater que ce livre de 1927 est (je pense) un parfait remède aux maux de notre siècle.


Pas de rêves, pas de promesses, juste du concret, du réel, de la science (mais pas trop), du spirituel (mais pas trop), un guide de travail franc avec une (petite) touche d’humanisme.

« Chaque homme vaut dix fois plus qu’il n’est actuellement ! »


Voilà ce que pense le Dr Victor Pauchet des habitants de ce vaste monde. Et il nous donne des outils clairs pour y arriver et pour comprendre pourquoi ça ne va pas parfois. Un vrai livre de travail sur soi et non pas d’acceptation de soi (et de sa médiocrité victimaire) écrit par un cador de la santé !



Un mot sur Victor Pauchet :

Victor Pauchet (1869 – 1936) est un chirurgien français considéré comme un maître qui surclassait tous les opérateurs de son temps et qui est à l’origine de la diffusion de nombreux concepts servant la chirurgie et responsable de de nombreuses innovations techniques médicales.


Petit-fils du Marquis de Flers Villebadin et fils de l’avocat Victor Pauchet, il est reçu 1er à son 1er concours (cas rare) à l’internat des hôpitaux de Paris en 1892, titre qui lui permettait de faire une belle carrière parisienne. Mais il préfère s’installer dans sa ville natale où il devient professeur de pathologie, de clinique chirurgicale et obstétricale et y crée un centre de santé toujours existant que visitent déjà tous les chirurgiens étrangers.


En 1914, il demande à partir pour le front où il commande une ambulance de corps d’armée puis organise à Sainte-Menehould un hôpital d’urgence. Bousculant l’organisation militaire, il met au point des techniques adaptées au drame du champ de bataille, comme le procédé de la gaze au formol.


En 1915, il s’installe à Paris et devient Chirurgien-chef de l’hôpital de La Pitié 2,3 où notamment, sa chirurgie gastrique et abdominale bouscule les idées reçues et les pratiques de la chirurgie officielle. Il devient pendant 20 ans le chirurgien parisien le plus actif, le plus travailleur et le plus rayonnant et devient mondialement connu et reconnu par ses paires.

Loin d’être seulement un opérateur prestigieux, Victor Pauchet a apporté, outre, d’innombrables mises au point techniques et une série de nouveaux instruments dont certains encore utilisés, des améliorations aux techniques anesthésiques, aux soins pré et postopératoires, à la transfusion sanguine, à l’organisation médico-chirurgicale.

Malgré l’opposition farouche d’une partie des mandarins parisiens, il reçoit la cravate de commandeur de la Légion d’honneur et est élu en 1936, Président du congrès de chirurgie. Sa candidature à l’Académie des sciences n’est pas loin d’être couronnée de succès lorsqu’un accident de voiture sur les Champs-Élysées met fin, en octobre 1934, à sa prestigieuse carrière.


Il se retire dans sa ville natale en 1935 où il meurt un an plus tard.


Avec Péan, Doyen et Thierry de Martel, Victor Pauchet est reconnu comme une personnalité des plus créatives et indépendante de la chirurgie française de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle.



Le corps et l’esprit :

«L’être physique et l’être moral sont solidaires.»

Le corps est l’instrument de l’esprit. Selon le Dr Pauchet, la formule mathématique à retenir est :

  • Constitution (état physique) + Caractère (état mental) = Tempérament (aptitude à réussir)

Le tempérament qui est inné est crucial pour réussir et une mauvaise valeur du corps (constitution) ou de l’esprit (caractère) va influencer négativement votre note. Alors qu’une modification de son état physique par un entrainement et une bonne hygiène de vie ou de notre caractère par un travail mental ou moral va augmenter à la hausse vos chances de réussir.


Car aucune défaite n’est le fruit du hasard. Pour lui, si le corps ne suit pas l’esprit ou inversement la défaite est notre porte.


« Si vous avez subi quelques échecs ou éprouvé des déceptions, cet insuccès vient de vous-même ; vous manquez d’un certain nombre de facultés, ou celles-ci sont trop faibles : volonté, énergie, persévérance, esprit pratique, logique, ordre, mémoire, imagination, force… »



Culture physique :

« Il n’est pas possible de dissocier le développement mental et moral de celle de la culture physique »

La santé du Dr Pauchet qui passe par les muscles puissants et une bonne circulation qu’apporte la culture physique n’est pas un but, mais un moyen.


Il n’est pas possible que votre puissance morale se développe si vous ne vous soumettez pas aux règles des saines habitudes de vie dont fait partie l’entrainement.


Le(s) sport(s) choisis doivent donner de la vigueur musculaire et nécessitez une respiration profonde : musculation, escalade, natation, course à pied, tennis, saut à la corde, travail au médecine-ball…


De manière énergique pour les jeunes, modérés pour les adultes, légers pour les personnes faibles ou âgées.


Les femmes doivent dire à leurs maris que « la partie de pêche ou de chasse n’est pas un exercice violent suffisant pour le maintenir jeune et vigoureux » et elles ne doivent pas non plus croire que « faire son ménage » ou recevoir de la visite est un exercice en soi. Elles doivent effectuer leurs exercices avec autant d’organisation que leurs vies familiales, professionnelles ou sociales.



L’alimentation et la digestion :

« L’homme ne meurt pas, il se tue ! »

Beaucoup de maladies sont causées par une alimentation défectueuse qui conduit à l’usage des excitants, à l’alcoolisme, au tabagisme, au carnivorisme, à la suralimentation.


En temps normal, en sortant du repas, on ne doit éprouver aucune lourdeur, aucun mal de tête, ni sensibilité à l’estomac, ni somnolence, ni excitation, ni tristesse…


Il faut commencer par choisir des aliments de qualités. Ne consommez aucun aliment raffiné. Privilégiez les fruits de saison murs (pruneaux et figues pour ceux et celles qui souffrent de constipation) et les oléagineux le matin. Faire cuire les légumes à la vapeur (pour conserver les nutriments). Prendre 1 gr de protéine/kilo de poids de corps, mais éviter la viande le soir. Évitez le pâté, les aliments en conserve, les hors-d’œuvre, l’alcool, le café, sucreries, liqueurs… Mangez selon votre faim, mais ne mangez pas trop.


Surtout, ne mangez pas si vous n’avez pas faim.


Le jeûne peut être aussi une solution pour des petits problèmes et pour le surpoids. Il n’est pas obligé de faire un jeûne strict, mais juste de supprimer ou de remplacer un repas. Il peut être complété de bouillon, de tisanes, de fruits…


Ensuite, il faut bien mastiquer avec une extrême lenteur.


« L’homme creuse sa tombe avec ses dents. »


La mastication est un exercice mécanique de digestion, mais aussi de maîtrise de soi. Il est très important de bien mastiquer sa nourriture pour envoyer un signal à votre corps qu’il va manger et faciliter le processus de digestion.


Enfin il faut absolument combattre la constipation, car c’est la grande maladie du siècle selon le Dr Pauchet. Il faut la combattre avec la qualité de l’alimentation, la mastication entre autres (les conseils supplémentaires étant dans le livre et d’ordre médical je préfère m’abstenir de les partager et vous encourage à lire le livre et jugez par vous-même).



La respiration :

«Le manque d’oxygène entraine la mort !»

Allez respirer le grand air, avec une attitude joyeuse et optimiste vous apportera une dose d’oxygène plus grande qui détruira les poisons et apaisera votre système.


Il met l’importance sur la respiration nasale pendant nos marches, mais aussi pendant nos entrainements de gymnastique respiratoire, qui doivent être effectués matin et soir pendant quelques minutes en inspirant profondément (en retenant quelques instants la pleine inspiration) et en expirant tout au bout (à la manière de la cohérence cardiaque).



L’hygiène :

« 8 h de travail, 8 h de repos et 8 h pour le reste. »

Le reste c’est l’activité physique, la culture mentale et morale, la préparation des repas, mais aussi l’hygiène et les saines habitudes de vie.


On se lève vers 5 ou 6 h et on se couche vers 21 h (les heures de repos avant, minuit compte double). On prend un grand verre d’eau, on prend une toilette (bain, gant d’eau, douche…), on se frictionne, on se sèche, on travaille sa respiration, on fait sa gymnastique matinale et on déjeune (si on a faim).


Il ne faut pas se presser et organiser son agenda pour prendre son temps. La devise de la santé doit être :


« Jamais pressé, jamais préoccupé. »


Il faut aussi prendre soin de ses dents (détartrage tous les 6mois) pour les garder solides pour bien mastiquer, avoir les ongles coupés et une tenue propre.



La conquête de soi :

« Pour réussir dans la vie, il faut être maître des circonstances. Pour être maître des circonstances, il faut être maître des hommes. Pour être maître des hommes, il faut être maître de soi. »

Avant de conquérir le monde, il faut se conquérir soi-même.


Tout le monde veut être heureux et pour être heureux il faut avoir des qualités.

Les qualités d’ordre et de méthode, les sentiments positifs (la confiance en soi, la bienveillance…), les qualités morales (l’amour du bien, la recherche du beau, la combativité…), les qualités professionnelles (application, concentration, ponctualité…).

Ces qualités existent en tout homme (et femme) et si elles sont non développées chez vous ou si vous êtes mal doué, il faut se rééduquer.


Ne confondez pas culture et instruction. De nombreuses personnes instruites ne sont pas fonctionnelles, car elles manquent de culture. La culture c’est le sens pratique de la vie.

Donc pour réussir il faut commencer par lire notre vrai moi (votre idéal), dresser ce qui nous manque par rapport à cet idéal et avoir la volonté de réussir.



Volonté :

« L’homme est ce que sont ses pensées. »

Soyez poussé par la puissance de vos pensées et de votre moi idéal. La volonté est juste un mot, mais c’est le sentiment qui est important, c’est le désir intense de réussir.

Analysez vos défauts et ce qui vous manque pour réussir.


Il faut analyser ses sentiments, mais ne pas se laisser emporter par eux. La joie, l’angoisse, la jalousie… Ne doivent pas modifier votre volonté. Soyez maître de votre sensibilité et contrôlez l’accélérateur et le frein de vos actions. Il ne faut jamais trop en faire ou au contraire ne jamais agir. La personne équilibrée et pondérée est entre les deux.



La pondération :

« La pondération permet de faire face à toute circonstance et aux situations adverses, avec calme, assurance et triomphe. »

Pour faire cela, commencez par prendre l’habitude de faire chaque chose qui doit être faite sans attendre. Faites cette chose avec enthousiasme en vous disant qu’elle ne sera plus à faire et que cette action vous rapproche de votre objectif.


Répétez-vous : « J’ai un but dans la vie c’est d’améliorer mon physique, mon intellect, mon côté social et moral ». Tout ce qui vous rapprochera de votre objectif.


N’en faites jamais trop, gardez-vous de l’énergie et découpez cette tâche en plusieurs s’il le faut. S’il faut 5 kg de pression par jour pour faire avancer la roue de votre vie et que vous avez 15 kg en poche, alors appliquez 5 kg de pression. N’appliquez pas 15 kg une journée et 0 l’autre journée. Gardez-vous de l’énergie en poche au cas où.


Quand un problème arrive répétez-vous : « petit malheur » et souvenez-vous que le temps arrange souvent les choses. Si vous êtes démotivé, chassez vos pensées vagabondes en fixant votre attention sur un autre sujet qui vous intéresse. La motivation reviendra une fois les mauvaises pensées dissipées. Si jamais vous devez battre en retraite alors, faites-le avec ordre.


La pondération est finalement une synthèse de plusieurs qualités, comme la continuité (l’effort dans la durée), la conscienciosité (le respect de votre code de vie), l’ordre (l’organisation de votre vie), la secrétivité (le fait de cacher ses faiblesses et ses sentiments aux autres), la circonspection (la prudence, mais pas à outrance), l’estime de soi (ne pas se soucier des autres), la fermeté (la ligne de conduite), la vénération (l’adaptation aux autres et au monde).


Si une qualité vous fait défaut, le Dr Pauchet vous conseille de demander de l’aide et je pense même qu’il faut avoir la modestie de se dire que l’on ne connait pas tout. Alors, n’hésitez pas de vous renseigner auprès de thérapeutes, psys, travailleurs sociaux, nutritionnistes, coachs… car personne n’y arrive seul dans la vie.



L’harmonie et le calme :

« Ce n’est pas au monde de s’adapter à vous, c’est à vous de vous adapter au monde ! »

Vous ne devez pas vous plaindre des hommes, car ils sont comme vous, ne jamais dire du mal de personne, car il à ses propres problèmes et pense avoir choisi le meilleur chemin pour arriver au bonheur, les choses et les événements arrivent, car la vie en à décider comme ça, les saisons sont des phénomènes cosmiques…


Et puis ne vous plaignez pas de vous, vous êtes comme vous êtes.


Pour arriver à cette harmonie interne, il faudra faire attention à ne pas se laisser aller à ses impulsions et à nos réflexes innés, mais bien de faire preuve de calme et de patience. C’est ça être un maître.


Si vous croyez en Dieu, faites de votre mieux pour votre dieu. Si vous ne croyez pas en Dieu, croyez-en la nature et faites du mieux pour elle. Réfléchissez avant d’agir sous l’impulsion. Soyez patients et calmes avec vos proches. Ayez une attitude noble, une bonne posture droite et une hygiène impeccable. Entourez-vous de gens calmes et réfléchis et évitez ceux au contraire qui ont peur, sont haineux, agités ou névrosés.


Prenez 15 min par jour à vous entrainer au calme. N’attendez pas un résultat immédiat, mais soyez persévérants, la répétition créer l’habitude.



La séduction et le travail :

« Le pouvoir du travail ne s’acquiert par le travail » (Charles Wagner)

Si vous voulez vous transformer, vous devez penser constamment au type idéal que vous avez imaginé et travailler.


Être optimiste, propre, poli, avec une belle posture fera de vous une personne séduisante avec l’air heureux ce qui transmettra un sentiment de bonheur qui peut être contagieux pour les autres.


Ensuite, soyez utile. Trouvez ce qui vous passionne et regardez si cette passion est utile et monétisable. Si oui alors lancez-vous, avec volonté et soyez passionné, sympathique et séduisant alors les autres viendront à vous. SI cette passion ne rapporte pas d’argent pour l’instant alors, faites-en un « à côté » et si la passion est là, alors cela viendra. Car qui aime devient excellent et l’excellence est recherchée par tout le monde.



Souris au monde, il te sourira :

Victor Pauchet met en avance une belle légende espagnole pour illustrer le sujet qui se nomme : « Le miroir du moine ».


Vu que cette histoire est quasiment introuvable partout, je vais le reproduire ici pour qu’il ne se perde jamais…


« Au XVe siècle, vivait à Valladolid, un jeune hidalgo nommé Don Quirido. Il avait le cœur chaud, facile à embraser, un cœur de Castillan. L’ardent jouvenceau vint à rencontrer une charmante jouvencelle aux yeux de braise. Aussitôt il prit feu. La coquette, de son côté, se plut à attiser la flamme. Elle l’attisa jusqu’au jour maudit où, croisant seigneur de plus haute importance, elle fit la pirouette, sans la moindre révérence.

Don Quirido en conçut tel dépit et tel chagrin, qu’il songea sérieusement à se donner la mort. Un ami se trouva fort à propos pour l’en empêcher et lui persuader qu’il devait se contenter de mourir au monde. Il s’en fut au fond d’un cloître, le plus silencieux et le mieux gardé de toutes les Espagnes.

Dans l’air confiné, le brasier s’éteignit et le calme semblait revenir. Don Quirido le constatait, il en éprouvait un soulagement.

Cependant Don Quirido était triste, car tout était triste autour de lui. Il ne rencontrait que visages austères et regards sévères. Un soir qu’il était plus triste encore qu’à l’ordinaire et se laissait aller jusqu’au désespoir, un ange radieux lui apparut :

“— Don Quirido, calme-toi, lui dit-il. Tu peux retrouver la joie sur terre et te l’assurer dans les cieux. Rien de plus facile. Je puis t’offrir le talisman. Promets-moi simplement de te conformer pendant six petits mois au précepte que je t’indiquerai.

— Bel ange du Bon Dieu, je te promets d’avance tout ce que tu voudras. Je suis sûr de moi, car j’ai la ferme volonté de tout faire pour sortir de cet état qui assombrit ma vie.”

L’ange lui tendit un miroir :

“Sache, lui dit-il que ce miroir est semblable au monde, qui, lui aussi, se borne à nous renvoyer l’image que nous lui présentons. Tu te plains que le monde te fasse triste figure. Regarde-toi : as-tu l’air gai et aimable ?... Souris et le monde te sourira.”

Le jeune moine sourit. L’ange continua :

“Don Quirido, fais-moi le serment de sourire ainsi chaque matin devant le miroir, de conserver ton sourire tout le long du jour pour le provoquer autour de toi.”

Don Quirido fit le serment et s’endormit plein de confiance.

Dès l’aube naissante, il se réveilla l’âme épanouie et chanta avec les oiseaux. Ses voisins de cellule n’en croyaient pas leurs oreilles. Qui donc osait ainsi troubler la paix austère du cloitre ?... Le prieur, prévenu de cette crise de dissipation, descendit et rappela le frère aux règles sévères du couvent.

“Mon Père, dit Don Quirido, la joie divine emplit mon cœur, je chante des hymnes au Seigneur, car je suis heureux qu’il m’ait donné la vie.”

À dater de cette heure, le jeune moine montra sans cesse un visage rayonnant. Durant les courts moments de liberté, il épanchait son âme joyeuse parmi les moines. Par ses récits et par ses leçons, il leur montrait toujours le côté aimable et agréable des êtres et des choses qui les entouraient. L’existence devint tout autre. “La bonne dame de liesse” était entrée au couvent.

Un mois plus tard, tout le monastère rayonnait, chantait, remuait et exprimait la joie, une joie débordante… mais vertueuse ! Le prieur, inquiet de cette exaltation grandissante, convoqua le Chapitre et déclara qu’il fallait se débarrasser de Don Quirido.

Malheureusement, il lui fut impossible de préciser un grief sérieux contre le jeune moine, dont la piété était sincère et la docilité parfaite. Pour tourner la difficulté, un des Pères conseilla de l’envoyer au couvent de Palencia ; or, c’était un couvent dont la réputation d’austérité dépassait celle de tous les monastères. “Là, déclara-t-il, Don Quirido sera bien forcé de déchanter”.

Ils avaient compté sans le pouvoir contagieux de la joie et du sourire. Don Quirido égaya le monastère à tel point que Palencia faillit en perdre sa renommée. Le prieur inquiet prit conseil du Grand Inquisiteur alors en tournée. Celui-ci, personnage cruel et sombre, fit comparaître Don Quirido. Il lui reprocha sa jovialité indécente. Le moine répondit que la religion de Jésus-Christ était une religion d’amour, que le fils de Dieu n’avait jamais prêché la tristesse et que le spectacle du monde offrait une telle harmonie de splendeur et de beauté qu’à moins d’être aveugle, on ne pouvait s’empêcher d’être transporté d’admiration et d’allégresse en le regardant.

L’Inquisiteur, furieux, déclara que ces paroles étaient un blasphème et que Dieu n’avait exigé que des actes de contrition. Le moine fut condamné comme hérétique et livré au bourreau pour être brûlé vif.

Afin d’impressionner les autres religieux, ceux-ci furent conduits au lieu du supplice.

Don Quirido parut, chantant à pleins poumons. L’état de félicité qui rayonnait de son être se communiqua et les moines, en chœur, joignirent leurs cantiques aux siens. Quand le bûcher flamba, onze d’entre eux se jetèrent dans les flammes pour délivrer le “juste”… et périrent !

Le Grand Inquisiteur éprouva une rage si profonde qu’il mourut sur le champ. Son âme arriva au seuil du Paradis en même temps que celles de ses victimes. Saint Pierre allait leur ouvrir la porte toute grande, mais l’Inquisiteur osa protester : d’un ton et d’un geste qui n’admettaient pas de réplique, il intima aux religieux d’avoir à se diriger vers l’Enfer.

Saint-Pierre, impressionné par la haute personnalité de l’Inquisiteur, entrebâilla pour lui seul la porte céleste, tandis que les douze moines se dirigeaient vers le lieu des peines éternelles. Ils s’y dirigèrent en chantant et chantaient encore après avoir franchi le seuil de l’antre où l’on n’avait entendu jusque-là que pleurs et grincements de dents.

Les démons les accueillirent avec des regards pleins de haine et s’apprêtèrent à les torturer. Mais les supplices infernaux n’eurent d’autre résultat que de les faire sourire et chanter davantage.

Leur gaîté paralysa la méchanceté des démons, leur hilarité les gagna. Bientôt les éclats de rire des diables et des damnés, remplacèrent les sanglots et les gémissements. Moines et démons formèrent une farandole gigantesque et joyeuse à laquelle se mêlèrent tous les damnés. L’enfer cessa de retentir de blasphèmes pour ne plus résonner que d’Alleluias, de Te Deum, d’Hosannas et de Magnificats.

Seul Satan, l’éternel maudit, voyant ses proies lui échapper, écumait de rage. Il voulut s’opposer à ce délire d’allégresse, mais trop faible pour résister au nombre, il n’eut d’autre ressource que de s’embusquer derrière un de ses fourneaux, la tête dans les mains, pour ne rien voir et ne rien entendre ; sinon la contagion eût pu le gagner elle-même.

Du haut du Paradis, les saints, surpris d’entendre ces sons joyeux qui s’élevaient des profondeurs de l’abîme infernal, se penchèrent hors de la voûte céleste. Ils se penchèrent tant et si bien qu’un grand nombre d’entre eux, pris de vertige, tomba dans l’enfer. Quel fut leur étonnement de voir que, dans le lieu maudit, tout était amour, joie et splendeur ! Ils en furent touchés et volèrent vers le Paradis pour supplier Dieu de rappeler vers lui les hôtes infernaux si dignes des joies célestes et éternelles.

“- Je leur pardonne, dit le bon Dieu, la joie et l’amour les ont purifiés !” Mais, se tournant vers le Grand Inquisiteur : “Quant à toi, je te condamne à faire un séjour chez Satan ; dans la solitude et le silence, en face de ce grand diable noir, ricaneur sans entrailles, tu méditeras mes paroles. En vérité, je te le dis, la vertu est toujours aimable et aimante. Si tant d’hommes lui préfèrent le vice qui, sous des attraits riants, ne rapporte finalement que chagrin et misère, c’est parce que toi et tes pareils voulez toujours réprimer les joyeux élans de la vertu et la contraindre à porter le masque lugubre qui cache son véritable visage et la pureté de son sourire conquérant. En vérité, en vérité, je te le répète, le jour où la joie et l’amour règneront sur la Terre, le mal aura cessé d’exister.”

L’attitude et la concentration :

“Si vous n’êtes pas content de votre sort actuel, changez votre attitude et, autour de votre personne, tout changera avec elle.”

Si vous pensez modeste et humble vous allez finir petit ouvrier et si vous pensez comme un grand homme, vous pouvez devenir un grand maître.


Ne faites pas grise mine, regardez les gens dans les yeux, ayez un vêtement propre, une belle posture, ayez une attitude dominatrice, ayez l’assurance de vaincre, avec une attitude calme et bienveillante, faire preuve de respect et faites taire vos nerfs. Enfin, soyez clairs et vous serez obéi.


“La concentration est la faculté qui crée les as, les surhommes”


Pour vous-même, soyez concentrés et canalisés. Parlez peu mais parlez bien. Ne soyez pas émotifs et éparpillés, vous ferez en 2 h ce que d’autres font en 4 h.


Chaque jour, vous avez l’occasion de refaire les mêmes choses d’une meilleure façon qu'hier et moins bien que demain. Avec plus d’ordre, une meilleure attitude, un meilleur jugement, une meilleure élocution, un meilleur contrôle, une meilleure concentration. Chaque moment compte.


N’oubliez pas que les muscles se développent à force d’entrainement et que pour le cerveau c’est pareil. Exercez-vous constamment, dans chaque geste du quotidien à voir une bonne attitude, à travailler et à rester concentrer!



Autosuggestion et action :

“La volonté est la faculté de passer d’une idée à l’acte.”

Par moment, nous pensons avoir un mal qui nous empêche d’évoluer alors que c’est juste un manque d’autosuggestion. L’autosuggestion c’est la manière que vous avez de vous parler à vous-même pour vous conditionner à une attitude et à une action.


Si vous dites à une personne qu’elle a bonne mine, vous allez influencer positivement l’attitude de la personne. C’est là qu’est le pouvoir de l’autosuggestion (comme de l’autohypnose).


Ensuite il faut aussi s’appliquer à faire chaque chose de votre vie de la meilleure façon possible, avec soin. Prenez grand soin de vos affaires et ne négligez aucune étape qui vous rapproche de votre objectif. Car, chaque pas en avant est un pas de moins à faire vers le sommet de votre montagne. Si chaque chose est faite avec soin, alors la base de votre construction sera solide et vous allez prendre de bonnes habitudes dès le départ. Soyez excellent à chaque fois, car l’excellence est une habitude à prendre à chaque jour et elle emmène le succès. Quel que soit la banalité de la tâche que vous avez à faire, il faut se dire que cette tache est un pas vers la perfection. Grâce à elle vous deviendrez un maître.


Répétez-vous ce que vous voulez, les qualités de votre moi idéal, que vous voulez être attractif, que vous voulez restez optimiste en tout temps et appliquez toutes les règles citées plus haut. Si vous avez foi en votre succès alors vous aurez du succès et ensuite passez à l’action. Cherchez l’exactitude, faites les choses tout de suite, réfléchissez avant d’agir, mais agissez. Appliquez les conseils de ce livre et agissez. Ce ne sera pas parfait au début, mais agissez.



Conclusion :

L’auteur conseille de ne pas s’en vouloir si vous n’êtes pas là où vous devriez être, si ce n’est pas parfait et surtout de ne pas penser que nous sommes mauvais. Non, loin de là. Il conseille plutôt de se répéter cette phrase :

« Jusqu’ici je me suis peu appliqué et ma réussite est insuffisante. Désormais, je réfléchis à quoi je pourrais m’appliquer ; comment je pourrais réaliser cette faculté puissante qui est l’application. Après réflexion, j’analyse les différents actes de ma journée. Je me rends compte que je puis les exécuter sans distraction et leur consacrer tous mes efforts et tout mon enthousiasme. Cette vie me passionne ! »

Dites-vous ensuite :


« Je suis décidé à exécuter chaque acte de ma journée avec la plus grande perfection. »


Le livre n’est pas parfait, car il est très répétitif (l’auteur lui-même en parle dans sa préface), utilise des ressources scientifiques qui datent de quasiment 100 ans et l’auteur prend un vocabulaire et une manière d’expliquer qui ne passerait peut-être pas aujourd’hui.


Néanmoins, il a le mérite de vouloir réellement tirer le lecteur vers le haut. De croire dans la capacité des humains à devenir de meilleures personnes par une attitude noble et par le travail. C’est un très bon livre pour ceux et celles qui veulent se prendre en main. Car il encourage la proactivité et l’autosuggestion qui sont des méthodes en déclin, car énergivores, mais restent des incontournables pour tout travail de soi sérieux.

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